La lutte contre cette maladie en Polynésie a pris un tour nouveau depuis l'année dernière sous la forme de la Prise Observée Directe (POD), de façon à être plus efficace.
Dans le monde, 1,3 milliards de personnes seraient susceptibles d'être contaminées, 120 millions seraient infectées et 40 millions souffriraient de difformités et seraient handicapées par cette maladie.
81 pays tropicaux ou subtropicaux, notamment africains, sont concernés par ce fléau qui a longtemps été ignoré. La Polynésie fait évidemment partie du lot.
L'éléphantiasis
La filariose lymphatique est donc une maladie parasitaire tropicale, appelée plus communément "éléphantiasis" à cause des déformations du corps qu'elle entraine.
Imaginez des vers filaires qui envahisssent votre système lymphatique et altèrent la circulation de la lymphe, entrainant des oedèmes qui font ressembler vos membres à de gigantesques pattes d'éléphant. Cela peut se traduire également par des lésions génitales chez les hommes.
C'est bien entendu le moustique lorsqu'il est porteur de larves qui transmet ces parasites.
Un traitement préventif
Outre la lutte contre les moustiques pour interrompre la transmission, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a lancé en 2000 le Programme mondial pour l'élimination de la filariose lymphatique.
La Polynésie française a mis en place cette politique de santé publique par la distribution massive de médicaments entre 2000 et 2007. Depuis 2010, et après une pause de deux ans, on est passé à la Prise Observée Directe qui consiste à contrôler l'absorption effective sur place de ces médicaments par la population, comme le recommande aujourd'hui l'OMS.
Une prise de médicament erratique
Car pour éradiquer définitivement l'éléphantiasis, il faut que le taux de prévalence soit inférieur à 1 %. Or, en 2008, il était encore de 11,3 % sur le territoire.
Cela était dû à une prise irrégulière du traitement par les Polynésiens. Il faut en effet le suivre pendant trois ans consécutivement pour qu'il soit efficace.
Une campagne offensive
Depuis l'année dernière, donc, tous les acteurs de la santé et de la vie associative et religieuse se sont joints aux communes, au Pays et à l'Etat pour la distribution des cachets au plus grand nombre possible, une fois par an, au mois de mai, sous la forme de la Prise Observée Directe.
En espérant une prise de conscience de la population sur la réalité d'une infection qui met plusieurs années à développer les premiers symptômes et qui, de par ce fait, n'est pas tangible immédiatement dans l'esprit des gens.